Mes réflexions se fondent sur une expérience personnelle d'enseignement, progressivement enrichie d'un part par mes contacts internationaux et d'autre part par mon travail de thèse.

Je présenterai d'abord brièvement mes premiers tentatives d'enseigner l'histoire des mathématiques comme étudiante, dans un cursus me préparant à être future enseignante des mathématiques et de philosophie : j'ai animé un programme sur l'histoire des mathématiques dans un camp pour lycéens pendant l'été de 2007[1]. Dans ce travail, mon but principal était provoquer des réflexions sur la nature des mathématiques et sur leur rôle dans notre culture ; montrer cette science en pleine développement dans une approche multiculturelle et interdisciplinaire ; et en même temps, enseigner des contenus qui ne font pas partis du programme de l'éducation secondaire. Le succès de ce premier essai m'a motivé à continuer mes réflexions, et en même temps, mes différents séjours à l'étranger et particulièrement en France jusqu'à ce jour m'ont permis de prendre connaissance des différents travaux existants sur le sujet (commission inter-IREM, HPM...) et de compléter mon expérience[2].

Aujourd'hui, je suis doctorante en didactique des mathématiques et je travaille sur un sujet à la fois historique et didactique dont le titre est « Traditions et réformes dans l'enesignement des mathématiques en Hongrie entre 1945 et 1978 », et en outre je me prépare à être formatrice des enseignants. Mes premières questions se posent alors à un autre niveau : dans le contexte hongrois, où on voit les premiers essais d'introduire un cours obligatoire d'histoire des mathématiques dans la formation des professeurs de mathématiques, comment peux-je profiter de mes expériences sur ce champ ? Dans la deuxième partie de mon exposé, je présenterai ce contexte particulier et j'expliquerai les difficultés que je vois apparaître concernant l'introduction d'un cours d'histoire des mathématiques. Surtout : comment et sur quelles bases construire un tel cours dans un contexte, où il manque des recherches historiques, des sources primaires et secondaires ?

Enfin, je parlerai brièvement de mon travail de thèse sur une culture et tradition d'enseignement des mathématiques en Hongrie, et j'expliquerai le lien que je vois entre mes recherches et mes premières questions sur la manière d'enseigner l'histoire des mathématiques à de futurs enseignants : en quel sens peut une approche historique être cohérente avec cette tradition ? Comment pourrait elle servir la transmission (assez problématique) de cette tradition aux jeunes enseignants ?