A la lumière d'une expérience d'enseignement de l'histoire des techniques dans plusieurs écoles d'ingénieurs appartenant à des groupements différents (UT, Centrale, Polytech, ENTPE...) et de direction de département SHS au sein de certaines de ces écoles, l'auteur définira le périmètre des SHS et les philosophies affichées et ressenties de ces formations tant auprès des directions d'écoles, décisives en termes de maquettes d'enseignement, que des élèves ingénieurs. Il mettra en parallèle deux modèles d'enseignement aux origines bien différentes (UT et réseau Polytech) qui mettent en lumière les deux pôles antagonistes sur lesquels s'appuient la légitimité des SHS, tant au niveau des écoles elles-mêmes que de la CTI (Commission des titres d'ingénieur), en charge de l'évaluation des écoles. Le premier est celui de l'utilité et du rôle pratique des SHS en appui aux formations technologiques et scientifiques des écoles ; le second est la formation humaine et culturelle des élèves ingénieurs au-delà de la « compétence métier ». Par delà les fondements idéologiques à la base de chacun des groupements d'écoles évoqués (ingénieur spécialiste versus ingénieur généraliste), l'auteur s'attachera à conclure par un retour d'expérience à propos des questions institutionnelles (légitimité de ces formations, statut des intervenants, place de la recherche...), pédagogiques (pratiques pédagogiques générales et spécifiques, rôle méthodologique des SHS, interdisciplinarité, relations SHS – SPI...), et organisationnelles (cours obligatoire et cours optionnels, horaires, production de maquettes pédagogiques, ...).