Cette communication s'intéresse aux problèmes théoriques délicats qui sous-tendent la conception des formations en épistémologie et histoire des sciences qui doivent aujourd'hui être offertes en France aux (futurs) enseignants du second degré, en réponse à la demande croissante qui leur est faite de croiser, par le biais de l'histoire des sciences, cultures scientifiques et littéraires.
Plus précisément, en nous appuyant sur plusieurs expériences de formations initiales ou continues, nous proposons d'éclaircir sur le plan théorique les problèmes qui se posent à deux niveaux liés entre eux : les problèmes liés au travail attendu des enseignants (partie 1) ; les problèmes liés à la conception des formations en histoire des sciences pour l'enseignement (Partie 2)
Nos cadres théoriques empruntent à plusieurs domaines de recherche, qu'il faut tous mettre à contribution : outre les didactiques disciplinaires, y compris celles de l'histoire, nous inscrivons notre réflexion dans les approches cliniques de l'activité, notamment l'approche d'Yves Clot de l'activité professionnelle, qui donne une place centrale à une sorte d'introspection professionnelle, conduite collectivement, et qui se trouve au cœur de l'activité concrète des enseignants lorsqu'ils doivent incorporer une perspective historique à leur enseignement. Enfin nous mettons à contribution l'histoire sociale et culturelle de l'enseignement, des sciences et des techniques, aussi bien pour rendre intelligible l'origine des les tensions rencontrées qu'à titre de leviers possibles pour lever certains des problèmes soulevés, notamment du côté de la formation – suivant une perspective initiée par Durkheim.