Les sciences humaines dans les parcours scientifiques et techniques professionnalisants : quelles finalités et quelles modalités pratiques ?
7-8 févr. 2013 Créteil (France)
La formation des ingénieurs en France : Etat des lieux de leur rapport aux Sciences Humaines et Sociales et problématisation de cet enjeu
Brigitte Albero  1@  , Catherine Roby  1@  
1 : Centre de Recherche sur l'Education, les apprentissages et la didactique. UHB  (CREAD (EA 3875))  -  Site web
Université Rennes 2 - Haute Bretagne : EA3875

L'analyse des dispositifs et des pratiques de formation des ingénieurs en France est peu présente dans les travaux de recherche des sciences humaines et sociales (SHS), notamment en sciences de l'éducation. Pourtant, l'actualité de la formation et des conditions de la pratique professionnelle laissent penser qu'il est pertinent de s'y intéresser et ce, pour plusieurs raisons.

 

De longue date, les SHS développent des connaissances qui documentent le rapport que l'humanité entretient à la science et à la technique, or lorsque l'on s'attache à étudier[1] empiriquement la place et la fonction accordée aux SHS dans les formations d'ingénieurs en France, force est de constater que l'articulation ne se fait pas. Les affichages de SHS dans les cursus sont majoritairement ceux des enseignements liés au monde de l'entreprise, visant des applications utilitaires et pratiques.

 

Par ailleurs, depuis la décennie 1970, l'histoire et la sociologie des sciences mais aussi, plus récemment, les disciplines qui analysent l'activité humaine (éducation & formation, gestion & management, information & communication, santé, travail, sports) conduisent à produire des connaissances qui tendent à relier rationalité des sciences et des techniques et perspectives épistémiques d'une autre nature (culturelle, politique, économique, éthique). Or, l'enquête empirique montre là encore que la sur-centration de la formation sur les acquisitions strictement scientifiques et techniques ne laissent qu'une place marginale, voire inexistante, à la compréhension des liens entre savoirs savants, savoirs enseignés dans les curricula et projets de société.

 

Enfin, si l'on s'accorde à penser que l'enjeu principal des formations scientifiques et techniques ne se limite pas à l'acquisition stricte de savoirs et de savoir-faire limités à ce champ, mais relève également du développement de dispositions à la responsabilité, à l'action stratégique et à la décision, dans la prise en compte réflexive des réalités de contexte et des caractéristiques de l'activité humaine, il apparaît alors pertinent de chercher à savoir quelle est la place accordée au développement de telles dispositions dans les cursus.

 

En prenant appui sur ces trois raisons qui justifient l'intérêt pour la formation des ingénieurs en sciences de l'éducation, la communication proposée s'attachera à développer l'analyse des enjeux identifiés dans les relations qui s'établissent ou non entre les travaux théoriques produits en SHS sur la problématique du rapport humain à la technique et les contenus des curricula tels qu'ils sont analysés dans une enquête empirique en cours.


[1] Financée par un contrat doctoral de l'ED SHS 507, cette recherche actuellement en cours est conduite par Catherine Roby dans le cadre d'une thèse intitulée « Place et fonction des SHS dans les Écoles d'ingénieur en France », co-dirigée par Brigitte Albero (Renne 2) et Denis Lemaître (ENSTA Bretagne, Brest).



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