Cet exposé relate la manière dont des modules de préprofessionnalisation ont été construits dans une logique pluridisciplinaire, alliant à la fois une dimension liée à la spécificité du domaine : la biologie et aux savoirs faire relevant du domaine de la psychosociologie et de la communication. Il s'agit-là de faire le point sur une expérience initiée en septembre 2009 et qui perdure.

"Le Plan réussite en Licence" du département des Sciences de la Nature et de la Vie (SNV) de l'université Paris-Diderot a été le cadre de la mise en place de ces modules. Ceux-ci ont été expérimentés sur l'ensemble du cycle de licence. Les constats faits par l'équipe enseignante sur les difficultés de nombre d'étudiants ont été le point de départ de ce travail. Ils recoupent les difficultés plus générales de l'accès à l'université. Ainsi, pour certains étudiants, c'est la rencontre avec le mode d'enseignement à l'université qui fait barrage à leur réussite. Pour d'autres, c'est une orientation aléatoire qui les conduit à vivre leur scolarité dans une certaine errance. Pour d'autres encore, c'est l'exigence et la rigueur des disciplines scientifiques qui viennent à l'encontre d'aspirations bien différentes. Autre constat récurrent : la difficulté d'un grand nombre d'étudiants à adopter les codes nécessaires pour entrer dans la vie professionnelle tels que présentation, tenue ou encore langage. Partant de ces constats, des besoins de formation ont été formalisés qui ne semblaient pas a priori relever du domaine strict des sciences de la nature et de la vie. C'est ainsi qu'est née cette collaboration entre scientifiques et enseignants des sciences humaines et sociales (SHS). Cela a conduit à construire et à coanimer des modules qui répondent à divers objectifs. Il s'agit pour chaque étudiant de construire des capacités, aptitudes et compétences transversales tout en interrogeant le milieu professionnel auquel il se destine. C'est en franchissant les étapes qui conduisent à rencontrer un professionnel et en faisant retour sur ce qu'il a vécu que l'étudiant est conduit à exposer et à s'exposer. Il s'agit-là pour chacun d'interroger ses représentations du métier. Par ailleurs, les étudiants sont conduits à exercer un regard critique sur le monde qui les environne. Diverses situations permettent de leur offrir un espace où ils pourront être créatifs, en dehors du cadre très strict qu'exige la discipline dans laquelle ils étudient. Se faisant, ils construisent tout un appareillage méthodologique utile dans leurs études et sur le chemin de la professionnalisation. Pour conclure, les premiers bilans faits par les étudiants permettent d'évoquer les effets bénéfiques d'un tel dispositif. Les premières frayeurs passées, celles qui résultent d'une modalité de cours peu fréquente, ils reconnaissent l'intérêt de se confronter à la réalité du monde du travail tout en étant accompagné. Mais, ce n'est pas seulement les étudiants qui ont bénéficié des apports de cette collaboration, l'équipe enseignante elle aussi a connu des effets "positifs". En effet, chacun a réinterrogé au prisme de cette aventure ces propres pratiques dans le cadre strict de sa discipline.